Un proche de la jeune femme, gravement brûlé, a été transféré dans un service spécialisé de l’hôpital de Tours. Ses jours ne sont plus en danger, selon le procureur d’Angers Eric Bouillard. Six autres spectateurs, dont les parents des deux victimes, ont été moins touchés. Au lendemain de l’accident, “nous avons fait le point sur la partie réglementaire” dans la journée de vendredi, a indiqué à l’AFP le procureur d’Angers Eric Bouillard, précisant que l’enquête était désormais ouverte pour homicide et homicide involontaire. Le spectacle était organisé par une association, Cholet Evènements, qui travaille depuis de nombreuses années avec la société bretonne HTP, basée à Guichen (Ille-et-Vilaine), a précisé le juge. Pour ce type de diffusion, “la réglementation est très claire”, a poursuivi le juge. Il est notamment prévu un “périmètre de sécurité et d’exclusion du public”, une zone qui, en l’occurrence, a été déterminée à “150m” du pas de tir. “C’est alors à l’organisateur de faire respecter ce périmètre”, a ajouté M. Bouillard. Un expert sera nommé sur l’incident et “nous devons encore entendre les victimes ainsi que les responsables de la sécurité”, a précisé le procureur d’Angers. Les organisateurs “étaient conscients qu’il s’était passé quelque chose d’inhabituel”, mais “ne se sont pas forcément rendu compte immédiatement que quelque chose de grave venait de se produire”, a-t-il souligné, interrogé sur le fait que le feu d’artifice était terminé. Selon Sandy Beauvois, 25 ans, cariste à Solette, “nous étions une centaine de personnes à 50 mètres du pas de tir” lorsque le drame s’est produit. “Un lanceur est peut-être tombé au sol parce qu’on a vu un départ de feu sur le pas de tir, 10 secondes plus tard une roquette est venue exploser au milieu de la foule”, a-t-il dit à l’AFP. Des sections d’herbe prennent feu, les gens crient, une autorité paniquée se fait aider près de la rampe de lancement tandis que les services d’urgence apportent les premiers soins aux victimes au sol.
Dysfonctionnement lors du tir
L’enquête, confiée à la sûreté du Maine-et-Loire et au commissariat de Cholet, a débuté vendredi matin, en écoutant notamment le feu d’artifice sur le site et les organisateurs. Plusieurs dizaines de personnes avaient assisté au feu d’artifice en se positionnant juste derrière les clôtures entourant le stade où se déroulait l’événement, en face de la place principale où s’était rassemblé le gros des spectateurs, selon plusieurs témoignages. La société HTP a estimé vendredi que la zone de l’accident était théoriquement “interdite au public”. “Un dysfonctionnement s’est produit lors du tournage, entraînant la projection des produits contenus dans les tubes en direction d’une zone réservée en face de la zone spectateurs”, précise-t-elle dans un communiqué. Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a pour sa part confirmé que le dispositif de sécurité avait été construit dans les règles. « Nous avons en effet mis en place un périmètre, enfin, les organisateurs avec le groupe de pyrotechniciens. Autant que je sache, cela n’a été contesté par personne”, a-t-il déclaré à l’AFP. L’accident, révélé par le quotidien Courrier de l’Ouest, a été filmé et largement partagé sur les réseaux sociaux. L’exploitation de ces vidéos sera utile aux enquêteurs pour comprendre ce qui s’est passé, selon le procureur.