Posté à 7h37  Mis à jour à 14h16.
                Miguel MEDINA Agence France-Presse             

Les Etats-Unis, qui continuent d’augmenter leur aide militaire à Kyiv, ont demandé à la Chine de condamner “l’agression russe” en Ukraine et le Royaume-Uni accueille un premier lot de soldats ukrainiens venus s’entraîner. “Les yeux de tous les mouvements agressifs et régimes politiques du monde sont désormais tournés vers ce que la Russie nous fait”, a écrit samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Instagram. « Le monde pourra-t-il traduire en justice les vrais criminels de guerre ? », s’interroge-t-il, avertissant du risque de « centaines d’autres attaques » s’il échoue. A l’Est comme au Sud du pays, les sirènes d’alarme ont retenti toute la nuit. Des habitants de la petite ville de Druzhkivka au sud de Kramatorsk (Est) ont été réveillés samedi par une attaque présumée à la roquette qui a laissé un énorme cratère devant un supermarché endommagé. PHOTO MIGUEL MEDINA, AGENCE FRANCE-PRESSE Un char ukrainien T-72 mène une garde près de Bakhmut dans l’est du pays. Les forces russes, qui ont annoncé début juillet avoir pris le contrôle de la région de Lougansk, visent désormais la région de Donetsk pour s’emparer de l’ensemble du bassin minier du Donbass (Est), partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes soutenus par Moscou après l’annexion de Ukraine. Péninsule de Crimée. L’état-major ukrainien a fait état samedi de bombardements russes à l’est et à Kharkiv (nord-est), mais aucune attaque au sol. Des bombardements russes ont fait au moins un mort et deux blessés à Kryvy Rig, la ville natale de M. Zelensky qui s’est rendu vendredi sur des positions ukrainiennes dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est).

“Nouvelles Actions”

De son côté, l’armée russe affirme avoir causé d’importants dégâts aux troupes et équipements ukrainiens dans les régions de Mykolaïv (Sud) et de Dnipropetrovsk. Dans son communiqué, le ministère russe de la Défense affirme également qu’ils ont été frappés dans les régions de Donetsk et de Kharkiv, où six civils ont été blessés selon le parquet ukrainien local. PHOTO EVGENIY MALOLETKA, PRESSE ASSOCIÉE Les pompiers nettoient les décombres d’une maison à Kharkiv qui a été détruite par une frappe russe.
Les “autorités” séparatistes accusent Kyiv de couper le gaz naturel à Zaporijia (sud-est). L’armée russe “est en train de se regrouper, ou plutôt de reconstituer ses groupes et de préparer de nouvelles actions à Sloviansk, Kramatorsk, Bakhmut”, a évalué vendredi sur Telegram le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko. Selon lui, “tout le front est constamment bombardé”. Samedi matin, il faisait état de cinq civils morts et de sept blessés la veille. Le gouverneur de Louhansk, Sergei Gaidai, a déclaré samedi que les forces russes ciblaient la région de Donetsk depuis leurs bases dans la région de Lougansk où “il n’y a pas d’occupation totale” et qui “continue de se battre”. Les gouverneurs de Kharkiv et de Donetsk ont ​​accusé les forces russes d’avoir déclenché des incendies, en particulier dans les champs, avec leurs coups de feu. “Ils essaient de détruire les récoltes par tous les moyens”, a déclaré ce dernier vendredi. Dans le sud, la police de la région de Kherson a annoncé l’ouverture d’une procédure pénale après la destruction des récoltes par les forces russes. Dans la région de Mykolaïv, d’où des tentatives de contre-attaque ont été menées à Kherson, ville occupée depuis les premiers jours de la guerre, le maire a rapporté que des explosions entendues dans la nuit demandaient à la population de rester dans des abris.

Armes et diplomatie

La vice-première ministre Iryna Vereshchuk, selon les médias ukrainiens, a appelé la population des zones occupées par l’armée russe à évacuer par tous les moyens possibles, avertissant : “Il y aura des combats massifs”. Dans ce qui ressemble à un remaniement régulier du personnel, M. Zelensky a mis fin à la mission de cinq ambassadeurs ukrainiens à l’étranger, dont Andriï Melnik, basé à Berlin, qui avait ouvertement qualifié de lâche le soutien allemand à son pays. Vendredi soir, Washington a annoncé une nouvelle tranche de 400 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine. Il comprend quatre systèmes de fusées à lancement multiple Himars et un millier de projectiles de 155 mm, qui devraient améliorer la capacité de l’Ukraine à cibler les caches d’armes et la chaîne d’approvisionnement de l’armée russe. Washington a déjà fourni 6,9 milliards de dollars d’aide militaire à Kyiv depuis le début de l’invasion russe le 24 février. Les États-Unis ont également exercé des pressions diplomatiques lors d’une réunion ministérielle du G20 vendredi en Indonésie. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blink a demandé samedi à son homologue chinois Wang Yi, lors d’un entretien, de prendre ses distances avec Moscou et de condamner “l’agression” russe contre l’Ukraine. La veille, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait claqué la porte de la réunion du G20 après avoir essuyé des tirs pour l’invasion russe de l’Ukraine. De son côté, le Royaume-Uni a annoncé samedi l’arrivée d’un premier groupe de soldats ukrainiens dans le cadre d’un “nouveau programme de formation ambitieux” mobilisant 1 050 soldats britanniques, dévoilé le 17 juin à Kyiv par le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson. .