Comme toujours le 14 juillet, les Parisiens avaient les yeux rivés au ciel ce matin de fête nationale. Et comme toujours, les Alpha Jets de la Patrouille de France ont ouvert le défilé, lançant leurs panaches bleus, blancs et rouges dans le ciel d’été. 65 avions, dont Rafale et Mirage, et 25 hélicoptères, se sont succédé au-dessus de la capitale. Mais cette année, les Champs-Élysées ont survolé un avion inédit : le drone MQ-9 Reaper a participé pour la première fois au défilé, clôturant le défilé aérien. Cet avion sans pilote, fabriqué par l’américain General Atomics, équipe depuis 2014 les rangs de l’armée française. Ce jeudi, il a été piloté depuis la base aérienne 709 de Cognac par l’escadron de drones “Belfort” 1/33. Oiseau métallique géant de 11 mètres de long pour une envergure de 20 mètres et pesant 4,5 tonnes, il a une vitesse de croisière de 370 km/h et peut atteindre 480 km/h, grâce à un moteur turbo de 900 ch. Doté d’une autonomie de 24 heures, il peut culminer à 15 000 mètres d’altitude.
Effroyablement efficace au Sahel
Commandés par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à l’été 2013, les drones Reaper ont été livrés à Niamey, au Niger, en janvier 2014, pour équiper la force Barkhane au Sahel. L’avion est principalement utilisé pour des missions de surveillance et d’observation. Grâce à l’un d’eux, l’épave du vol 5017 d’Air Algérie a été retrouvée, qui s’est écrasée au Mali en juillet 2014. Dès 2019, l’appareil pourra également être équipé de bombes guidées et de missiles air-sol. Son nez abrite des équipements “optroniques”, qui permettent le guidage laser de ces munitions. A lire aussiAvec les drones Reaper, les nouvelles règles de la guerre La localisation des djihadistes est sa principale fonction. Le 17 août 2021, pour la première fois, un drone Reaper Block 5 de la force Barkhane a mené une frappe opérationnelle dans le contexte sahélo-saharien. Le 10 février 2022, une frappe de Reaper et trois frappes aériennes tuent 40 jihadistes au Burkina Faso. D’ici 2025, l’Air Force et la Space Force devraient disposer de 12 de ces drones, puis de 24 d’ici 2030.