Un voisin avait alerté la police qu’un couple se disputait. Il avait entendu des cris provenant de l’appartement. Il a également déclaré qu’un homme s’était enfui à pied. La personne était reconnaissable à son short orange. Il est interpellé très rapidement à l’angle de la rue Alsace Lorraine et de la rue de Rosny, non loin du lieu du crime. Il n’offrit aucune résistance. C’est la femme de la victime. Agé de 41 ans, il était également couvert de sang et “avait une plaie ouverte saignante d’environ 2 cm sur la cuisse gauche, mais aucun signe de couteau”, a déclaré une source proche de l’enquête. Les agents lui ont prodigué les premiers soins en lui appliquant un pansement hémostatique. Il a ensuite été emmené sous escorte policière à l’hôpital. Dans l’appartement, le conflit a été d’une rare violence comme en témoignent les nombreuses traces de sang retrouvées sur les lieux. Des traces sanglantes ont également été aperçues autour de la résidence. Le couple originaire du Cap-Vert était seul au moment des faits dans ce logement du quartier ‘Petit Noisy’, au nord de la ville. Le suspect, après avoir été soigné, a été placé en garde à vue. Il a été prolongé jusqu’à samedi soir. Le service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis (SDPJ) a été saisi pour “homicide par un conjoint”, indique Éric Mathais, procureur de Bobigny. A ce stade de l’enquête, il n’y a aucune trace d’une précédente plainte pour violence domestique. Maria, une amie proche, a voulu y aller lorsqu’elle a appris la terrible nouvelle : « Mais je me sentais mal. Je suis de retour. Je ne voulais pas voir le corps.” Assise au pied de la maison, ce samedi après-midi, elle attend, avec d’autres personnes de la communauté capverdienne, la famille de la victime. “Je ne sais pas pourquoi c’est arrivé. Ils parlaient de se marier”, dit-elle bouleversée. Son amie était « très gentille. Une fille sans histoire, comme toujours. Elle était sur le point de partir pour le Cap-Vert pour voir sa mère. Son compagnon venait d’emménager avec elle “il y a un mois, mais ils se connaissaient depuis plus longtemps”. Il n’avait aucun antécédent de violence signalé. “Je suis surprise quand un nouveau fémicide se produit. Il y a un tel besoin d’éducation », a rétorqué le maire PCF Olivier Sarrabeyrouse, enseignant de longue date. Il souligne avoir fait « des violences faites aux femmes l’une des priorités de son mandat en confiant la mission de l’égalité femmes-hommes à une adjointe, Sandrine Louet. Il y a un an et demi, la ville lançait une initiative inédite. Sur les sacs en papier des gressins, les chiffres des violences commises contre les femmes étaient inscrits. Mesure prise par d’autres communes et d’autres départements. Ce nouvel homicide par une épouse porte à cinquante-sept le nombre de féminicides, recensés par le Collectif Féminicides par partenaires ou ex, commis en France depuis le début de l’année. En Seine-Saint-Denis, le dernier meurtre d’une femme par son mari remonte au 7 janvier à Aubervilliers. Le tueur avait tué sa femme et sa fille de 2 ans en les poignardant.