Selon les sénateurs, le “fiasco” était “inévitable”. Laurent Lafon, président de la commission culture (UDI), a notamment évoqué mercredi “une série de dysfonctionnements” et “d’échecs”, tant “dans l’exécution” que dans la “préparation” de l’événement sportif. “Chacun était dans son couloir sans véritable coordination”, s’est aussi plaint l’ancien maire de Vincennes. A lire aussi : L’article est pour nos abonnés Incidents au Stade de France du 28 mai 2022 : une autopsie d’un fiasco sécuritaire
Particulièrement visés dans le rapport comparatif : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le préfet de police de Paris Didier Lallement. Le premier a été accusé d’une “analyse partielle et inexacte” après avoir imputé cet échec à la présence massive de billets contrefaits détenus par des supporters anglais. “Les premières déclarations ne correspondaient pas à la vérité”, a également déploré François-Noël Buffet (LR), président de la commission juridique. Le sénateur Michel Savin (LR) a dénoncé dans un communiqué “l’attitude du secrétaire à l’Intérieur” lors des auditions, qui, selon lui, “n’aura pas permis à notre commission de bien comprendre ce qui se passe”. a passé”. A lire aussi : L’article est pour nos abonnés Incidents au Stade de France : du 24 février au 28 mai, la chronologie d’une organisation virée au chaos
Le rapport du Sénat recommande une quinzaine de mesures, dont celles “d’obliger les opérateurs” à conserver les images de vidéosurveillance “pendant la durée légale d’un mois” ou encore “d’imposer l’usage de tickets infalsifiables”. Pour M. Lafon, si “la gestion de la billetterie a été insuffisante”, “elle ne peut en aucun cas être considérée comme la seule cause ou cause des incidents”.

“Une atteinte grave à l’image de la France”

Spectateurs sans ticket grimpant aux grilles du stade, d’autres avec des tickets mais incapables d’entrer, familles se faisant gazer les lacrymogènes par la police ou encore vols et agressions par des criminels opportunistes… Cela aurait dû être une vitrine pendant un peu plus d’un an depuis la Coupe du Monde de Rugby et avant les Jeux olympiques d’été dans deux ans, mais le match du 28 mai entre le Real Madrid et Liverpool s’est transformé en cauchemar. Parmi les personnes entendues par les sénateurs depuis le 1er juin : des cadres sportifs, des représentants des supporters de Liverpool et des autorités françaises, dont le controversé préfet de police de Paris Didier Lallement, dont le départ est prévu le 20 juin, juillet, et Gérald Darmanin. Ce dernier avait confirmé, à la plupart des observateurs sur le terrain, que de nombreux supporters anglais s’étaient présentés “sans billet ou avec de faux billets”. Ses explications ont également été contestées par l’Union des associations européennes de football (UEFA), qui n’a dénombré que 2.600 faux billets aux tourniquets. Pressé par les critiques, le ministre a fini par admettre fin juin “une part de responsabilité” dans les échecs de la soirée et a répété ses “excuses” aux supporters. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés En matière d’ordre public, la doctrine du « contact » prônée par le Préfet Lallement ne garantit pas la sécurité
Au-delà de la gestion policière des incidents, la polémique a également été alimentée par la non conservation de certaines images de vidéosurveillance du Stade de France, qualifiée de “faute grave” par François-Noël Buffet. Parallèlement aux travaux du Sénat, le délégué interministériel aux JO et aux grands événements, Michel Cadot, a pointé le 10 juin, dans un premier rapport remis à la première ministre, Elisabeth Borne, les « échecs » de l’événement et la riposte policière. dans les épisodes qui, selon lui, ont causé “de graves atteintes à l’image de la France”. Sans attendre le verdict des sénateurs, Mme Bourne a déjà instruit les ministres de l’intérieur et des sports de “mettre immédiatement en œuvre” les recommandations du rapport Cadot. Le monde avec l’AFP