Les pompiers attaquent sans relâche l’incendie à chaque résurgence depuis tôt le matin, le panache noir dépassant des dunes et maintenant visible à des kilomètres à la ronde. Derrière le rideau de fumée, on aperçoit le ballet des Canadairs tentant d’apprivoiser des flammes de plusieurs mètres de haut qui ont atteint le bord de l’océan au sud de La Teste-de-Buch, en Gironde. Il est un peu moins de 16h00, dimanche 17 juillet, et depuis la plage animée du Moulleau, à Arcachon, plus aucun doute : le feu qui sévit dans la forêt n’est pas maîtrisé et se multiplie. intensité. A 18 heures, à quatre-vingts kilomètres de là, dans la forêt des Landes près de Landiras, le commandant David Brunner patrouille sur la rocade 110 entre les villages de Villandraut et Origne, au milieu d’un trille anxieux. “Dérangé”, il observe les flammes grignoter les arbres de haut en bas, créant un nuage opaque devant le soleil qui écrase la Gironde sous plus de 40°C. Et sous l’influence d’un vent qui ne faiblit pas, ils se déplacent rapidement. Le commandant attrape la radio : « Le feu est à 200 mètres [d’Origne] et il n’y a pas de média sur place. “Alors qu’il appelle au redéploiement des pompiers pour protéger les maisons du village évacuées depuis plusieurs jours, une autre voix annonce en direct un multiple départ de feu plus loin dans la forêt. “Ça ne s’arrête jamais, je n’ai jamais connu un incendie comme celui-là”, avoue le commandant Brunner, pompier au service depuis plus de trente ans. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés La planète est entrée dans l’ère des « mégafiri »
Quoi qu’il en soit, les sapeurs-pompiers savent qu’ils ne sont pas au bout de leur peine. Lundi, des renforts en personnel, en véhicules et en Canadairs sont attendus pour faire face aux 44°C signalés. Ces températures ne feront qu’alimenter les deux flammes que plus de 1 200 pompiers tentent en vain de contenir depuis des jours. Les flammes ont détruit 13 000 hectares de forêt en moins d’une semaine et continuent de s’étendre. Peu de bâtiments ont été endommagés et aucune victime n’a été signalée, mais les pompiers s’attendent à une très longue bataille contre les éléments. Les pins maritimes qui caractérisent les grands massifs montagneux de l’appartement sont pleins de résine et hautement inflammables. Si l’on y ajoute le vent, la sécheresse qui sévit depuis des mois et les fortes chaleurs, toutes les conditions sont réunies pour que les forêts girondines deviennent une poudrière. “Deux incendies de cette ampleur et de cette virulence en même temps dans un même appartement, c’est la première fois en Gironde, voire en France”, souligne Fabienne Buccio, préfète du département. Il vous reste 75,44% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.