“C’était il y a 80 ans et pourtant ici l’écho de la terreur résonne encore”: la Première ministre Elisabeth Borne a assisté aux célébrations du 80e anniversaire du rassemblement du Vél d’Hiv à Paris dimanche 17 juillet, en amont du discours attendu d’Emmanuel Loin des Pithiviers ( Loire), en milieu d’après-midi. Sur le site de l’ancien boulevard à Paris, “la France a livré plus de 13 000 personnes à la torture, à la haine, à la mort”, a rappelé Mme Bourne devant les membres des instances représentatives de la communauté juive de France, ainsi que plusieurs ministres et victimes. . d’arrondir. “Ce sont bien nos lois (…), c’est bien notre police” qui a organisé et réalisé la reddition d’hommes, de femmes et d’enfants juifs à l’occupant allemand, a insisté le Premier ministre, évoquant, avec ce raid, ” le passage d’une France qui protège une France qui se trahit. A lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Les merveilles du Vél’d’Hiv’ : « C’est la seule gifle que j’ai reçue de maman. J’ai réalisé plus tard que cela m’avait sauvé la vie.
“Notre pays a dû et doit faire face à son histoire”, a aussi déclaré la fille de Joseph Bourne, un juif et résistant qui a été arrêté par la Gestapo puis déporté à Buchenwald. “Il est antipatriotique de déchirer les pages de l’histoire qui nous dérangent, de les cacher ou de les diminuer”, a déclaré Elizabeth Bourne sous les applaudissements du public.

Emmanuel Macron doit dénoncer le “révisionnisme historique”

Emmanuel Macron, depuis un nouveau lieu de mémoire à l’ancienne gare de Pithiviers, d’où partaient huit convois pour Auschwitz-Birkenau, doit aussi dénoncer, dimanche, le “révisionnisme historique”, notamment pour le rôle du maréchal Pétain lors de la Seconde Guerre mondiale. La guerre, selon un consultant de l’Elysées cité par l’AFP. A partir de 15h30, le chef de l’Etat prononcera un “discours injurieux” contre l’antisémitisme, qui “guette encore et parfois insidieusement”, ce qui est “très inquiétant”, a indiqué la même source. Lire aussi : “Un président de la République qui honore Pétain” : Mathilde Panot divise la gauche et irrite le camp d’Emmanuel Macron
Accompagné de plusieurs dignitaires, dont l’historien Serge Klarsfeld et la rescapée du camp Ginette Kolinka, Emmanuel Macron est attendu à la petite gare de la Loire, à une centaine de kilomètres au sud de Paris, qui n’accueille plus aucun autre voyageur depuis la fin des années 1960 et qui vient de se transformer en un musée près du Mémorial de la Shoah. Par cette gare passèrent quelques-uns des 13 000 juifs – dont 4 115 enfants –, arrêtés à Paris et en banlieue le 16 juillet 1942 et les jours suivants, par 9 000 fonctionnaires français. Plus de 8 000 d’entre eux, dont des personnes âgées et des malades, ont été conduits au stade Vélodrome d’Hiver dans le 15e arrondissement de Paris. Avant d’être évacué vers les camps de Drancy (Seine-Saint-Denis), Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loire). De la seule gare de Pithiviers, huit convois partent alors vers les camps d’extermination, comptant plus de 8 000 déportés, ce qui en fait le deuxième site de déportation de France après Drancy. Seuls quelques dizaines d’adultes survivront. La Première ministre Elizabeth Bourne arrive à la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire du rassemblement du Vel d’Hiv à Paris le dimanche 17 juillet. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Dans son allocution, d’une vingtaine de minutes, Emmanuel Macron devra confirmer que “le combat continue” contre l’antisémitisme, en suivant “la voie tracée par le président Chirac”. Après cinquante ans de silence des autorités françaises, Jacques Chirac avait reconnu, en 1995, la responsabilité de la France dans le rassemblement du Vel d’Hiv, dans un discours resté gravé dans nos mémoires. “La France, ce jour-là, a réalisé l’irréparable”, avait-il lancé. En juillet 2012, François Hollande est allé plus loin en déclarant que “ce crime a été commis en France, par la France”. Puis en 2017, Emmanuel Macron, président élu, confirme la responsabilité de la France pour le 75e anniversaire du rassemblement et lance un appel contre l’antisémitisme en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais aujourd’hui “la société française n’en a pas fini avec l’antisémitisme”, souligne l’Elysée, soulignant aussi “l’avilissement des discussions” autour du régime de Vichy. Le candidat présidentiel d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !) a spécifiquement affirmé que le maréchal Pétain avait “sauvé” les Juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale. Des élus de l’Assemblée nationale ont également été invités à Pithiviers, conformément à la tradition démocratique, a détaillé l’Elysée, sans préciser s’ils seraient présents. Les Miracles du Vél’d’Hiv : L’article est destiné à nos abonnés “Le policier a dit à ma mère : “Ne dors pas à la maison, il y aura un rassemblement demain””
Le monde avec l’AFP