Les années Covid avaient imposé des restrictions et des limitations. Cette année encore, dans un contexte de reprise de l’épidémie, la vigilance est de mise et recommandée dans les jardins de l’Hôtel de Brienne. Des verres d’eau sont également servis pour réduire la chaleur. Mais le rendez-vous a eu lieu. Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a rencontré mercredi après-midi la communauté militaire lors de la traditionnelle réception en l’honneur de ceux qui défileront le 14 juillet. Toute la haute hiérarchie était présente, ainsi que des soldats ordinaires et des représentants des nations alliées. C’est un moment privilégié pour rendre un hommage immédiat aux militaires, mais aussi aux familles des militaires endeuillés et blessés, avec qui le président de la République passe du temps.
“Votre démocratie a besoin que vous fassiez plus”
Avant de s’exprimer jeudi à la télévision, Emmanuel Macron veut faire passer quelques messages aux armées. La guerre en Ukraine, comme le retrait français du Mali, a bouleversé les équilibres obligeant la France à revoir ses déploiements, sa position dans les coalitions, mais aussi à s’interroger sur sa propre résilience nationale. Le président aime ce mot, ainsi que celui de “force morale”, prisé par les militaires. Il le répète. “La force morale ne s’acquiert jamais, c’est une transmission, un parcours, une dynamique”, dit-il, vantant les mérites des valeurs de l’armée : discipline, ordre, culte des traditions… Le portrait flatteur n’est pas Libre. “Votre République a besoin que vous en fassiez plus”, s’interroge le chef de l’Etat, évoquant l’oeuvre de service national universel qui lui tient à cœur. Il veut mobiliser les armées. Par ailleurs, la ministre des Affaires étrangères chargée de l’UNS Sarah El Haïry est placée sous la double autorité du ministère de l’Éducation et des Armées. Il attend des propositions cet été. À VOIR AUSSI – Cérémonie en l’honneur des troupes : indépendance, innovation… Les objectifs d’Emmanuel Macron pour l’armée Le président de la République n’a pas précisé les nouvelles orientations de son travail si ce n’est de poursuivre vers le « plein épanouissement » de l’ONU. Il a promis des moyens financiers suffisants. Mais il a encore besoin d’être convaincu. L’UNS est toujours accueillie avec réticence par les armées qui se mobilisent sur d’autres fronts. Les engagements des militaires évoluent, notamment au Sahel, où l’opération Barkhane au Mali prendra fin cet été sans que la lutte contre le terrorisme ne cesse. Le chef de l’Etat a demandé au personnel « de revoir le tout d’ici l’automne [des dispositifs] sur le continent africain ». Emmanuel Macron a réclamé des dispositifs “moins posés et moins exposés”. Une présence plus invisible soutenant l’engagement militaire africain à l’arrière. La France ne veut plus être en première ligne et être considérée comme responsable de tout. A lire aussiEn Afrique, Macron averti de la mainmise chinoise Pour remplir ces missions, le chef de l’Etat veut poursuivre l’effort économique entamé il y a cinq ans. Emmanuel Macron a appelé à une révision de la loi et des propositions de programmation militaire d’ici la fin de l’année. Une nouvelle loi programmatique sera ensuite soumise au Parlement qui liera les armées jusqu’en 2030. À VOIR AUSSI – “Il faut sortir de la défense des intérêts économiques de l’État”, déclare Emmanuel Macron devant les troupes