Le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie pourrait être remplacé l’an prochain par des aides plus ciblées pour les Français modérés, a annoncé samedi 9 juillet la Première ministre Elizabeth Bourne à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). “Nous n’allons pas exposer les Français les plus modérés à des hausses inconsidérées du prix de l’énergie”, a assuré le chef du gouvernement à la presse, réuni en marge des Rencontres économiques d’Aix. “S’il n’y avait pas de bouclier” sur le prix du gaz naturel ou de plafonnement des prix de l’électricité, “l’électricité serait un tiers plus chère et le gaz naturel 45 à 50% plus cher”, a-t-il fait valoir. Le premier ministre a ajouté : « On ne peut pas imaginer demander aux Français, à commencer par les Français modérés, de payer 45 % de plus pour leur gaz ou un tiers de plus pour leur électricité. » Cependant, compte tenu du coût du bouclier tarifaire pour l’État, “nous devons passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés”, a estimé Elizabeth Bourne. “Le projet est en cours”, a-t-il déclaré.
Impôt sur les bénéfices excédentaires potentiels “pas tout à fait simples”
Le gouvernement a déjà annoncé jeudi que le coup de pouce accordé aux personnes qui prennent leur voiture pour se rendre au travail sera compensé en octobre par une remise générale de 18 centimes sur le prix du litre de carburant, qui sera progressivement supprimée puis définitivement fermée. . .
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Interrogée sur l’opportunité de taxer les “bénéfices excédentaires” que les énergéticiens réaliseraient grâce à la flambée des prix de l’énergie, Mme Bourne s’est montrée plus évasive.
“Évidemment, en principe, s’il y a des gens qui tirent des profits excessifs de la crise, nous aimerions qu’ils puissent en profiter et alléger les charges que la crise peut créer. »
“Alors ce n’est pas si simple,” dit-il immédiatement. “Beaucoup de nos voisins ont mis en place des mécanismes pour taxer ces profits excédentaires”, mais “nous ne sommes pas dans la même situation” en France, selon elle.
D’une part, EDF a actuellement des difficultés de production dans son parc nucléaire et nous importons massivement de l’électricité de l’étranger, a souligné le Premier ministre, qui exclut donc l’existence de “surprofits pour l’énergéticien”. D’autre part, « nous avons des compagnies pétrolières qui ont des activités de distribution en France, [mais] qui ne créent pas de super profits », selon Mme Bourne.
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Le monde avec l’AFP