L’enquête sur la disparition de Delphine Jubillard à Cagnac-les-Mines patine de la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Son mari Cédric, le principal suspect, est incarcéré depuis plus d’un an. Un ami et voisin de l’infirmier a mis les enquêteurs sur un nouveau parcours menant au cimetière de Saint-Dalmaze. Son témoignage figure dans le dossier d’enquête obtenu par Libération. Des fouilles avaient déjà été faites à l’intérieur et à l’extérieur. Cette partie pourrait bien être étudiée en profondeur. LIRE AUSSI – Disparition de Delphine Jubular : la piste du cimetière après l’étrange témoignage d’un ami de l’infirmière
Le corps caché dans une tombe ?
Selon son amie et voisine Delphine Jubillar, le corps pourrait très bien être caché dans un caveau voire une tombe. C’est du moins ce qu’elle a conclu lorsqu’elle a rencontré Cédric lors d’une enquête : ce dernier lui aurait montré comment ouvrir une tombe. Cet élément, qui fait partie de nombreuses divulgations dans le dossier d’instruction, n’est pas négligé pour l’instant. D’autant plus qu’il est situé près de la maison de la personne disparue. Mais le cimetière Saint-Dalmaze abrite encore 200 caveaux, selon Ouest France.
Des fouilles sont-elles prévues ?
Des fouilles pourraient être faites mais pas nécessairement dans toutes les voûtes. “La fouille des tombes du cimetière de Saint-Dalmaze fait partie des objectifs futurs des juges et des enquêteurs. Mais il faudra sans doute procéder progressivement et d’abord limiter cette enquête aux coupoles qui semblent avoir fait l’objet de manipulations relativement récentes”, explique au Parisien une source proche du dossier.
Juridiquement possible ?
Légalement, rien ne s’oppose à une enquête à grande échelle sur le cimetière. Comme le confie Régis Cayrol, ancien magistrat : « Je ne pense pas qu’il y ait de formalités particulières à accomplir, le cimetière n’est pas un domicile. Il demande certaines précautions, mais pas de formalités particulières. Sur l’ancien juge : “Aller creuser dans un cimetière, c’est assez rare. Mais il n’y a pas de restrictions particulières à mon avis. Il faut prendre des précautions.” Mais il précise : “Aller creuser partout, ça me paraît absurde”, il faudrait donc limiter le champ de recherche pour se concentrer sur les hordes qui auraient pu être localisées ou manipulées avant que toutes les tombes ne soient ouvertes… Les enquêteurs en charge de l’affaire devraient déposer une requête en justice pour autoriser une telle opération. Ensuite, nous devrons voir si l’ouverture des voûtes est suffisante ou si les tombes devront être ouvertes.
Un cimetière déjà fouillé pour l’affaire Dupont de Ligonnès
Il est déjà arrivé que la police fouille des tombes… En juin dernier, une perquisition un peu extraordinaire pour retrouver le corps de Xavier Dupont de Ligonnès a eu lieu dans un cimetière du Var à Grimaud. La police a mené des investigations en partant du principe que le père de famille, qui est accusé d’avoir tué sa femme et ses enfants, s’est suicidé sur place, comme le rapporte franceinfo. Plusieurs tombes ont été inspectées et investiguées par l’Office central pour la répression de la violence. Cacher un corps dans un cimetière, une idée machiavélique de qui serait un suspect principal compétent ? Personne ne peut répondre à ce stade de l’affaire.