POLITIQUE – La pression monte sur Caroline Cayeux, la porte-parole du ministre des Collectivités territoriales, malgré les précisions de la Première ministre Élisabeth Borne. Une centaine de personnalités de tous horizons, dont des élus de la majorité, ont signé une tribune, publiée ce jeudi dans le Journal du dimanche, pour dénoncer les “propos homophobes” de l’ancien maire de Beauvais (Oise). “Comment accepter les propos du ministre des Collectivités territoriales à la veille de la fête nationale”, s’interrogent notamment dans le JDD les signataires, parmi lesquels figurent, au département politique, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, les députés du majorité Joël Giraud, David Valence, Raphaël Gérard, Quentin Batallon, ou encore les maires de Paris Centre Ariel Weil (PS), 5e arrondissement Florence Berthout (DVD), 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq (LR) et 9e arrondissement Delphine Bürkli (Horizons ), ainsi que la 1ère adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV) ; Caroline Cayeux avait suscité la polémique cette semaine en répondant aux Communes du Sénat, qui l’interrogeaient sur d’anciennes déclarations datant de 2013 “sur le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, qualifiées de réforme capricieuse et de plan contre nature”.

Cayeux dit regretter les commentaires “stupides et maladroits”

Le ministre avait initialement dit maintenir “évidemment [ses] “Mais j’ai toujours dit que si la loi était votée, je la ferais respecter”, a-t-il ajouté, précisant qu’il avait “beaucoup d’amis parmi ces gens”, a-t-il poursuivi. Face au tollé, la ministre a fait marche arrière jeudi soir dans Le Parisien, rappelant que les propos, qu’elle juge désormais “stupides et maladroits”, “remontent de dix ans en arrière”. “Et si je ne peux pas nier que je les ai gardés, je ne les utiliserais évidemment plus et je ne les regretterais pas”, a-t-elle ajouté, lui présentant “sincères excuses”. Mais les excuses de Caroline Cayeux ne passent pas. “La question n’est pas de savoir si cette nouvelle ministre a des amis parmi ‘ces gens-là’ dans son milieu, pour masquer ses préjugés”, écrivent les signataires de la plateforme. Selon eux, il “a délibérément choisi d’entretenir des propos homophobes : c’est certainement répréhensible”. “Et seul un juge pour trancher”, ont-ils ajouté, alors que plusieurs syndicats ont annoncé mercredi avoir porté plainte à Paris.

“Ses mots ont blessé beaucoup d’entre nous personnellement”

Pour les signataires, dont les journalistes Nelson Monfort et Christophe Beaugrand, “la question est de savoir si le gouvernement, dans son devoir de solidarité, valide la position d’un de ses membres et si la majorité est d’accord avec sa position”. “Ses propos blessent beaucoup d’entre nous personnellement, mais surtout ils sapent nos efforts quotidiens pour faire respecter les principes démocratiques sur nos terres”, soulignent-ils, estimant que les “remords” de Caroline Cayeux manquent du “pouvoir de la sincérité”. Samedi, la Première ministre Elizabeth Bourne a tenté de dédramatiser en soulignant que les propos passés de Caroline Caillet étaient “naturellement choquants” mais qu’elle s’était excusée. “Je pense que les choses sont maintenant claires et Caroline Cayeux, comme le reste du gouvernement, travaille et se concentre sur sa mission”, a-t-il conclu. À voir aussi sur Le HuffPost : Caroline Cayeux, de sénatrice anti-mariage pour tous à ministre sur la sellette