Il est enfin là, le premier jeu des Montpelliérains BlueTwelve Studio a des milliers de joueurs qui bourdonnent d’impatience. Stray et son adorable chat roux sont disponibles à partir du 19 juillet sur PC, PS5 et PS4. Il est temps de guider un chat perdu dans les ruelles inquiétantes d’une cyber cité, vers les chemins de sa maison. L’expérience organisée par Annapurna Interactive valait-elle la peine d’attendre ? Ce test a été réalisé à partir d’une version PS5 du jeu.
Un chat dans la ville
Stray est l’histoire d’un chat errant sans nom qui se retrouve involontairement séparé de ses congénères. Tombant d’une haute plate-forme, notre chat se perd dans une ville morte coupée de toute source de lumière. Mais il y a encore un peu de vie dans les ruelles fanées : tout un tas de robots loufoques semblent y avoir été abandonnés à leur sort depuis plusieurs siècles. Dans ce contexte insolite notre petit héros moustachu rencontre un drone amnésique nommé B-12. Ce partenaire servira de guide touristique ainsi que d’interprète auprès des citadins mécaniques. Le duo devra trouver des solutions pour résoudre les énigmes posées par leur environnement et tenter de percer le mystère qui permettra au félin de retrouver le chemin du retour. À partir de là, une histoire absolument touchante commence, une qualité que nous attendons d’un jeu incarné par un tel protagoniste. Dans ce torrent de malheur qui semble s’être abattu sur la cité des robots, l’intrigue est traitée avec une certaine douceur qui devrait surtout plaire aux plus jeunes. Et afin de bien comprendre tous les éléments qui composent ce monde, il serait judicieux d’aller miauler chez les habitants pour leur extraire quelques anecdotes. Cependant, sur six petites heures consécutives de gameplay, l’histoire reste relativement académique et manque d’une dose d’émotion dans certains de ses moments culminants. Au-delà de ça, il est dommage qu’on ne puisse pas apprécier de véritables évolutions de personnages comme celle de Momo, première rencontre clé de l’aventure dont on rêve en dehors de Cyber City. En bref, Stray fait des étincelles, mais allume à peine un vrai feu au niveau du script. L’atout principal du jeu est sans aucun doute son héros, un petit félin roux dont l’apparence est directement inspirée de l’un des deux chats des co-fondateurs de BlueTwelve. Le studio français a souvent expliqué qu’animer un quadrupède était l’un des plus gros défis du jeu, d’autant que les subtilités de son comportement sont incroyablement précises. Le travail d’animation est très bon, les mouvements des pattes sont mignons et les réactions du chat sont souvent crédibles. Il faut aussi ajouter qu’il est très agréable à prendre en main. Sur PS5, votre manette fera de petits bruits lorsqu’elle frotte contre les jambes d’un robot ou lorsqu’elle heurte une porte. De toute évidence, le protagoniste de Stray est un peu plus spécial que ses pairs, sans aucune personnalité particulière à montrer. Comprenez qu’au-delà de sa capacité à accomplir des prouesses, il reste un animal comme un autre et c’est finalement ce qui fait son charme.
Plateformes avec cadre et puzzles faciles
Si les premiers pas de notre chat sont dans une progression assez linéaire, alors vous avez la possibilité d’examiner attentivement chaque partie à votre guise, même si, avouons-le, celles-ci ne sont jamais très spacieuses. C’est une bonne idée de tout inspecter pour peut-être tomber sur un objet qui rappellera à votre drone B-12 un souvenir de sa vie passée. Le héros profite de la verticalité de la carte lors de ses promenades : il peut descendre d’un espace surélevé en grimpant sur un seau tiré par une corde. Et puis, bien sûr, il a la capacité d’escalader tout un tas de gouttières recouvrant les murs de la ville. Notez maintenant que chaque saut vers une nouvelle plate-forme est strictement encadré. Manquer un rebord n’est pas digne d’un chat selon BlueTwelve qui a expliqué qu’ils “ont convenu d’un compromis où tous les sauts seront réussis”. la liberté de mouvement du quadrupède, quitte à mettre quelques rebords de fenêtre dans son museau. Au lieu de cela, le joueur se retrouve à chercher des emplacements de plate-forme disponibles pour effectuer les sauts de cadre. Pitié. plus positivement, côté performances, notez que le titre tourne à 60 fps sur PlayStation 5. Qu’en est-il maintenant des mécanismes de jeu ? Dans l’ensemble, l’agilité et la vitesse de notre félin devraient être mises à l’épreuve. Les niveaux sont remplis de séquences de poursuite vraiment cool contre les Zurk, des ennemis ressemblant à des tiques. Votre discrétion jouera un rôle tout aussi important durant l’aventure, puisqu’il s’agira parfois de passer sous la ligne de mire de robots qui n’hésiteront pas à vous tirer dessus. et voir le chat par terre fait toujours mal au coeur. Il y a aussi la recherche d’objets dans le menu : les objets stockés dans votre inventaire peuvent être présentés aux habitants robotiques pour progresser. Par exemple, grand-mère, qui recycle des pièces pour fabriquer des vêtements pour la communauté, vous demandera des charmes en échange d’une couverture. Et enfin, comptez sur une poignée d’énigmes environnementales basées sur des obstacles pour débloquer. Répertorié de cette façon, le programme semble plutôt massif, en fait, l’expérience est assez simpliste. Les énigmes et autres phases d’action s’avèrent très basiques et manquent clairement de difficulté, bien qu’elles s’améliorent dans la deuxième partie du jeu. On pense aussi à ces quelques minutes offensives contre les Zurk lorsqu’il s’agit de les tuer d’une soudaine lumière violette. un moment unique mais un peu trop rapide à notre goût. Enfin, il y a très peu de quêtes annexes au menu, généralement gratifiantes d’un simple badge. En effet, notre expérience semble particulièrement idéale pour les plus jeunes, qui devraient y trouver leur compte sans problème.
La beauté du vagabond
Notre chat ne parle pas, mais peut miauler à volonté et sur commande en appuyant sur un simple bouton. Si on s’amuse à en abuser en début de partie, force est de constater que le trait n’a que très peu d’utilité durant l’aventure, à part réveiller quelques robots endormis. Que notre héros soit sans voix ajoute naturellement une aura mystique au jeu. En même temps, Blue Twelve n’a pas chômé au niveau sonore qui donne à l’aventure une ambiance tout aussi particulière. La musique est composée par l’expert chiptune Yann Van Der Cruyssen. Ensuite, on a droit à des mélodies très synthétiques et à des rythmes de batterie accrocheurs qui collent parfaitement à l’univers. Une grande partie de la plus grande force de Stray réside dans son aspect contemplatif. Les environnements sont particulièrement attractifs et jonglent entre centres-villes animés et zones terrestres plus inquiétantes. Les développeurs BlueTwelve ont précédemment déclaré que le paysage était largement inspiré de la citadelle de Kowloon, une ancienne enclave chinoise au milieu de la colonie de Hong Kong. S’ils sont mis à jour de temps à autre, le jeu conserve globalement la même identité visuelle des rues mortes à la capitale des néons, en passant par un beau village construit autour d’un immense tank. Des reflets dans l’eau au travail minutieux de la lumière, le soin dédié est très apprécié. Qu’il est agréable de se glisser par la fenêtre de l’appartement pour découvrir de nouveaux coins de vie, toujours plongés dans des teintes orangées très chaudes. Il y a un sens du détail indéniable partout et une vraie cohérence artistique à souligner. Ajoutez à la beauté de l’image une série de coupes qui sont un vrai régal pour la rétine.
conclusion
Points forts
L’adorable protagoniste Un univers merveilleux à explorer Très belle ambiance sonore Une histoire plutôt bien menée
Points faibles
Des énigmes très basiques Sauts supervisés Cheveux courts (6 heures en ligne droite)
Les principales forces de Stray résident dans son protagoniste adorable et ses paramètres amusants à explorer. Ajoutons à cela une belle narration de réalisateur et une atmosphère mystérieuse avec de belles mélodies de synthé. Il y a tout de même les énigmes, souvent très basiques, et la frustration de ne pas pouvoir sauter où l’on veut, qui empêchent le jeu d’atteindre son plein potentiel. Stray est néanmoins une très belle expérience, parfaite pour les plus jeunes et assez émouvante pour les adultes. —
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