Publié à 14h54 Mis à jour à 15h14.
Mylène Crête La Presse
“Il est complètement ridicule de croire que l’intention du tribunal d’ordonner l’absence de contact ou l’absence de contact [avec une autre personne] il peut être annulé simplement par la présence de son avocat », a déclaré vendredi le juge de paix Paul Harris. Les conditions de libération de Tamara Lich l’ont empêchée d’avoir tout contact avec Tom Mazarro, l’un des représentants de cette manifestation contre la vaccination obligatoire et les mesures sanitaires pendant la pandémie, et les autres organisateurs du cortège hormis la présence de son avocat. Le juge a rappelé que cette condition visait à permettre aux coaccusés de préparer leurs défenses pour leurs procès, et non à leur permettre de socialiser. Tamara Lich était assise à la même table que Tom Mazarro le 16 juin lors d’une remise de prix à Toronto. Par la suite, le Justice Center for Constitutional Freedoms lui a décerné un prix pour son leadership lors du « convoi de la liberté ». Dans une vidéo présentée au tribunal mardi, on la voit discuter pendant quelques secondes avec Tom Marazzo. Une photographie les montrant ensemble a également été déposée en preuve par le ministère public. Par conséquent, le juge estime que Tamara Lich devrait rester en prison dans l’attente de son procès pour maintenir la confiance dans le système judiciaire. Elle l’accuse non seulement d’avoir assisté à la cérémonie de remise des prix pour célébrer sa participation au convoi, « un événement qui a plongé les résidents du centre-ville d’Ottawa dans un état constant de peur », mais d’avoir choisi de s’asseoir à la même table que Tom Mazarro, pour le contacter et “mettre de l’huile sur le feu” pour le prendre en photo “traîner avec lui”. La Couronne avait également déposé en preuve des textos entre Tamara Lich et Chris Barber, un autre organisateur du « convoi de la liberté » confirmant que leur « centre de commandement » avait l’intention de bloquer le centre-ville d’Ottawa deux jours après l’arrivée des premiers camions. Pour la Couronne, les textos sont la preuve que l’Albertaine était l’une des responsables de la manifestation et qu’elle devrait donc rester en garde à vue, d’autant plus qu’elle est accusée de ne pas avoir respecté les conditions de sa libération. La défense croit qu’ils prouvent seulement qu’elle ne voulait pas prendre seule la décision de bloquer le centre-ville d’Ottawa. Tamara Lich fait face à de multiples accusations pour son implication dans le « convoi de la liberté », y compris conduite désordonnée, obstruction, intimidation et conseil aux autres de commettre des méfaits, intimidation et ingérence dans le travail de la police. Sa prochaine comparution devant le tribunal est prévue jeudi. Son avocat, Lawrence Greenspon, envisage de demander une révision de la caution devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario. Il a déclaré que l’Albertaine de 49 ans était “évidemment déçue” de la décision du juge de paix et avait hâte de pouvoir retrouver sa liberté. Il avait fait valoir lors de l’audience que sa cliente n’avait pas violé les conditions de sa libération, étant donné que ses avocats étaient présents lors de la cérémonie de remise des prix et que l’interaction avec Tom Marazzo n’avait duré que quelques secondes. Les manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice pour soutenir Tamara Lich. ” Honte ! Honte ! scandaient-ils en agitant l’érable. Plusieurs d’entre eux se trouvaient à l’intérieur de la salle d’audience lorsque la décision du juge a été rendue, dont une femme qui a éclaté en sanglots. Avec la Presse canadienne