L’AAH a été créée en 1975 et est destinée à compenser l’incapacité de travail. D’un montant maximum de 904 euros par mois, elle est versée selon des critères médicaux et sociaux. Elle compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270 000 couples, pour un total annuel d’environ 11 milliards d’euros. Dix-neuf amendements avaient été déposés en commission des affaires sociales de toute part pour constater cette « désagrégation » de l’indemnité, pour laquelle les clubs avaient réclamé. Mais dès le départ la rapporteure, Charlotte Parmentier-Lecocq (Renaissance, ex La République en marche), a demandé de “continuer à travailler pour éviter les perdants” car, avec un découplage “sec”, cette mesure aurait “des conséquences négatives pour 45.000 personnes” . Il a donc appelé à un projet de “co-construction”, avec l’idée que chacun puisse faire “un pas pour atterrir sur un système satisfaisant, de compromis”, pour la réunion, à partir de lundi. Tous les groupes ont soutenu cette décision en retirant leurs amendements. Lundi, le ministre du Travail Olivier Dussopt a demandé une “disposition transitoire” pour éviter que certains allocataires ne soient pénalisés. Cependant, des représentants de l’opposition ont souligné la nécessité “d’aller vite” face à des attentes “énormes”, à l’image de Stéphane Peu (Parti communiste français), qui a rappelé, comme Clémence Guetté (La France insoumise), que la majorité avait refusé à plusieurs reprises lors de la cinq années précédentes cette modification du mode de calcul de l’AAH. Cette allocation doit relever de la solidarité “nationale” et non “familiale”, a relevé Christine Pires-Beaune (PS). La rapporteure a assuré partager le point de vue du passage “à une date antérieure au 1er janvier 2024” qui figurait dans son amendement. Avant que la commission n’achève ses travaux sur le projet de loi dédié au pouvoir d’achat, la présidente de la commission, Fadila Khattabi (Renaissance), s’est félicitée de cette décision pour l’AAH, qui intervient après plusieurs couacs pour la majorité. La Première ministre Elizabeth Bourne a annoncé la semaine dernière dans sa déclaration de politique générale que le gouvernement entendait modifier le mode de calcul de l’AAH, reprenant une promesse électorale d’Emmanuel Macron.