JUSTICE – Pacte “secret” contre “toutes nos règles”, “pillage du pays” : des élus de gauche ont vivement dénoncé ce dimanche 10 juillet les liens entre Emmanuel Macron et la société Uber, à la suite de révélations dans la presse. Dans le cadre des “Uber Files”, une enquête basée sur des milliers de documents internes d’Uber transmis par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires, Le Monde a reçu une intérêt pour les liens entre la société américaine et Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie (2014-2016). Sur la base de divers témoignages et documents, dont plusieurs échanges de SMS, Le Monde conclut à l’existence d’un “accord” secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy. Le quotidien rapporte des réunions au cabinet du ministre, de nombreux échanges (rencontres, appels ou SMS) entre les équipes d’Uber France et Emmanuel Macron ou ses conseillers, citant notamment des comptes rendus de réunions rédigés par le lobbyiste Mark McGann. Certaines pratiques visant à aider Uber à consolider ses positions en France sont mises en avant, comme la proposition que l’entreprise présente des amendements “clé en main” aux députés. Interrogée par l’AFP, la société Uber France a confirmé la tenue de réunions avec Emmanuel Macron : des réunions qui “étaient sous sa responsabilité en tant que ministre de l’Economie et de la tutelle numérique de la filière VTC”. Uber France revoit également la suspension d’Uber Pop, un service qui a fonctionné entre février 2014 et juillet 2015, qui permettait aux utilisateurs de contacter des véhicules dont les chauffeurs étaient privés plutôt que taxi ou licenciés VTC. Cette suspension “n’a en aucun cas été suivie d’une réglementation plus favorable”, comme le proposait l’idée d’un “accord”, souligne Uber France.
“Lys du pays”
L’Elysée a indiqué à l’AFP que Macron, en tant que ministre de l’Economie, “a naturellement conduit à des transactions avec de nombreuses entreprises impliquées dans la profonde mutation des services intervenue dans les années précitées, qu’il convient de faciliter en débloquant certains verrous administratifs ou réglementaires”. . Mais la patronne des députés LFI, Mathilde Panot, a dénoncé sur Twitter un “pillage du pays” alors qu’Emmanuel Macron était, selon elle, “un conseiller et ministre de François Hollande et un lobbyiste d’une multinationale américaine qui vise à le déréglementer définitivement”. droit du travail”. . 🚨 Macron ou le pillage du pays. Conseiller de François Hollande et ministre et lobbyiste d’une multinationale américaine visant à déréglementer définitivement le droit du travail. Et cela aussi, en ignorant les décisions de justice. #UberFileshttps://t.co/82Eo3HYiH3 — Mathilde Panot (@MathildePanot) 10 juillet 2022 Le numéro un du PCF Fabien Roussel a diffusé “des révélations dévastatrices sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d’Uber en France”, “contre toutes nos règles, toutes nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs”. . “Uber mérite une petite commission d’enquête” au parlement, selon le député communiste Pierre Dharréville. Macron “a secrètement passé un accord avec le géant américain Uber pour pousser à la déréglementation” et “devra s’expliquer”, selon la députée LFI Clémence Goethe.
“Tapis rouge”
En revanche, Jordan Bardella, président du RN, a lui aussi jugé que “le parcours d’Emmanuel Macron a une consistance, un fil rouge : servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux”. C’était de notoriété publique, #UberFiles le prouve une fois de plus. Malgré la “simultanéité” constante, le parcours d’Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge : servir les intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux.https://t.co/DdmOPGACo6 – Jordan Bardella (@J_Bardella) 10 juillet 2022 Interrogé par l’AFP, l’ancien député PS Thomas Thévenoud, qui a prêté son nom à la loi d’octobre 2014 qui définit plus précisément les droits et obligations des taxis et des voitures de transport avec chauffeur (VTC), estime qu’Emmanuel Macron “restait un interlocuteur privilégié”. d’Uber. Il l’avait rencontré sur le sujet au printemps 2014 alors qu’il était secrétaire général adjoint des Elysées. “Il a toujours voulu dérouler le tapis rouge à Uber”, a-t-il déclaré. L’ancien député et éphémère ministre des Affaires étrangères s’interroge également sur le rôle d’Elizabeth Bourne, qui “connaît parfaitement ces choses”. Le chef du gouvernement a été ministre des Transports à l’époque de la loi d’orientation mobilité puis ministre du Travail lors de la promotion du dialogue social dans le secteur des VTC – « sans accorder le statut de salarié aux chauffeurs Uber », souligne Thévenoud. “Pourquoi le gouvernement a-t-il défendu l’année dernière la création d’un ‘troisième régime’ sous couvert d’organiser la représentation des travailleurs sur la plateforme ?” a demandé Boris Valo, président des députés socialistes, sur Twitter. À voir aussi sur Le HuffPost : Après la vidéo controversée des livreurs de « Charles-Henry », Attal se défend et admire le destinataire