Un bon ajout sur le marché des agents libres peut faire toute la différence pour le mieux pour certaines équipes. Par contre, une mauvaise erreur peut mettre une organisation en difficulté, notamment au niveau de la masse salariale, pendant plusieurs années. Traditionnellement assez prudents, les Canadiens ont, par le passé, encore fait quelques bons coups dans le marché des joueurs autonomes. Alexander Radulov, en 2016, a réussi bien qu’il ne soit resté dans la ville que pendant un an. Il en va de même pour Tyler Toffoli en 2020-2021, qui en a profité pour sortir le meilleur hockey de sa carrière à 28 ans après quelques saisons médiocres. Ben Chiarot, Brian Gionta et Erik Cole (un an) sont d’autres bons exemples. Mais, comme nous parlons ici des 20 dernières années du CH, l’échec s’est également produit à plus d’une occasion. Voici cinq erreurs “Glorieuses” historiques qui vous feront réfléchir sur l’approche de l’ouverture du marché des agents libres :

Karl Alzner, défenseur, 2017

Un solide défenseur de 29 ans qui a passé les neuf saisons précédentes avec l’une des meilleures équipes de la ligue (les Capitals), Alzner a signé un contrat de 23,5 millions de dollars sur cinq ans avec le CH à l’été 2017. L’organisation s’attendait à ce qu’il soit un élément stable et fiable en défense pendant plusieurs saisons. Mais Alzner, malgré son jeune âge, est immédiatement apparu à bout de souffle lors de ses débuts dans l’équipe. Après avoir disputé une première saison complète peu impressionnante avec l’équipe, il n’a disputé que neuf matchs lors de la suivante, étant relégué dans la Ligue américaine. C’était à peu près la même chose en 2019-2020, avec quatre matchs, son dernier dans la LNH, au compteur. Son contrat est racheté l’automne suivant. Photo : JOEL LEMAY/AGENCE QMI

Daniel Brière, attaquant, 2013

Sans doute fatigué d’être snobé à Montréal après avoir refusé de se joindre à l’équipe au sommet de sa carrière en 2007, Brière a choisi de se racheter le plus possible en signant un contrat de 8 millions $ sur deux ans avec le CH. à l’été 2013 après avoir racheté son précédent contrat avec les Flyers. Cela semblait un peu cher pour un joueur qui allait avoir 36 ans au début de la saison et qui avait récolté 16 points en 34 matchs lors de la campagne précédente (lock-out raccourcie). L’histoire, cependant, était divertissante, et si Brière pouvait retrouver le mojo de ses bons jours avec les Sabres et les Flyers, nous allions nous régaler. Nous ne nous sommes pas amusés. Brière avait apparemment ralenti à ce stade de sa carrière et a été limité à 25 points en 69 matchs dans une saison marquée par une relation compliquée avec le gérant de l’équipe Michel Therrien. Il a été échangé à l’Avalanche l’été suivant en échange notamment de Pierre-Alexandre Parenteau. Photo : Martin Chevalier / JdeM

Jaroslav Spacek, défenseur, 2009

Le solide et efficace arrière québécois François Beauchamp était disponible et intéressé par le CH cet été-là, deux ans après avoir remporté la Coupe Stanley avec les Ducks. Mais pour des raisons inimaginables, le directeur général de l’époque, Bob Gainey, a choisi de faire venir le défenseur Jaroslav Spacek, qui a signé un contrat de 11,5 millions de dollars sur trois ans. Probablement dans le top 5 des hommes les moins intimidants de l’histoire du hockey, Spacek, comme Alzner, a amorcé son déclin dès son arrivée à Montréal. Montrant que sa saison de 45 points l’année précédente appartiendrait bientôt au passé, le défenseur de 35 ans était frustré par tous les aspects du jeu et s’est avéré complètement inutile jusqu’à ce que le tournoi s’effondre. Il l’a largué en décembre 2011 dans le cadre d’un accord qui a amené Tomas Kaberle à Montréal, une décision encore plus terrible que d’embaucher Spacek lui-même. Alors que CH était aux prises avec deux défenseurs européens complètement fous, Beauchemin, qui a signé essentiellement le même contrat que Spacek avec les Maple Leafs cet été-là, était un défenseur très respectable dans la LNH à la fin de la saison. 2017-2018. Difficile de rester de bonne foi face à un tel gâchis ! Photo : Éric Bolte/Agence QMI

Georges Laraque, attaquant, 2008

Régulièrement craints par leurs adversaires lors des saisons précédentes, les Canadiens décident de frapper à l’été 2008 en offrant un contrat de 4,5 millions $ sur trois ans au champion québécois des poids lourds Georges Larracque. Il y avait de quoi se réjouir : Laraque pouvait régler le cas de n’importe qui, en plus d’être un sportif local et une personnalité publique. Mais ça n’a jamais vraiment fonctionné. Gêné par un problème de dos, le géant n’a pas pu donner le meilleur de lui-même régulièrement dans la tenue du CH, même s’il a tout de même délivré quelques volées mémorables. Après 61 matchs sur deux saisons, son contrat a été racheté de manière quelque peu inélégante un an avant sa fin. Photo : Agence QMI

Sergueï Samsonov, attaquant, 2006

Quel mauvais souvenir ! Les Canadiens avaient désespérément besoin d’un buteur lorsqu’ils ont signé l’attaquant russe Sergei Samsonov pour un contrat de 7 millions de dollars sur deux ans à l’été 2006. Petit mais trapu, Samsonov avait déjà connu une saison de 75 points et 70 points dans le passé. C’etait intéressant. Auteur de 23 buts la saison dernière, Samsonov est subitement devenu un méchant une fois à Montréal. Après une misérable saison de 63 matchs et neuf buts, il a été échangé aux Blackhawks pour presque rien. Sa carrière a connu un certain renouveau par la suite, ne s’approchant jamais tout à fait du niveau de ses meilleures années. Photo : Getty Images via AFP