Dans la ville, dont il est maire depuis 2014, son bilan écologique est loin de faire l’unanimité, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Pourtant, Angers se présente depuis plusieurs années comme la ville verte par excellence. C’est ce qu’indiquent différents classements, réalisés notamment par l’Observatoire des villes vertes de France. Cette première position est également mise en avant comme argument par la majorité présidentielle pour expliquer la nomination de Christophe Béchu à son ministère. Ce classement (qui porte d’ailleurs bien son nom) ne s’intéresse qu’à la proportion d’espaces verts et à leur entretien. Cependant, à Angers, il existe une vaste zone de plaines inondables et de zones protégées, dans lesquelles il ne peut pas être construit. Christophe Béchu a également déclaré avoir planté plus de 100 000 arbres au cours de ses deux mandats. Observatoire des villes vertes En 2020, Angers a été élue ville la plus verte de France. Sur les rives du Maine, dans le grand espace vert qui recouvre le pont de l’autoroute, Margaux, étudiante en sciences politiques explique : « L’écologie n’est pas vraiment son domaine de prédilection. C’est un très bon maire, met l’accent sur la présence d’espaces verts, mais reste au niveau local.” Difficile de se promener dans Angers sans reconnaître la réelle volonté de l’équipe municipale de verdir l’espace urbain. Aux abords du château, une allée arborée mène à des fontaines. Tout près de la mairie, au fond du jardin du mail, des arbres centenaires et malades ont été remplacés par de jeunes pousses vigoureuses, près desquelles l’espèce de l’arbre en question est indiquée.
Une commande pour l’économie, la seconde pour l’écologie
Ici, nous avons rencontré Corinne Bouchoux, une ancienne sénatrice EELV devenue conseillère aux côtés de Christophe Béchu, un maire de droite proche d’Édouard Philippe. C’est pourquoi l’opposition municipale la qualifie de « fourrage à cuire » tant son expérience en matière environnementale est précieuse. “On n’a pas à rougir en matière de transition écologique à Angers”, jure Corinne Bouchoux, évoquant sa rencontre avec Christophe Béchu dans les fauteuils du Sénat où il siégeait sous l’étiquette UMP puis LR. Premier opposant, le sénateur EELV est sur sa liste en 2020 et devient son conseiller municipal. A Angers Loire Métropole, dont Christophe Béchu est président, il est vice-président chargé de la transition écologique. Corinne Bouchoux dit avoir “senti une prise de conscience” du nouveau ministre : “son premier mandat a été très axé sur le développement économique d’Angers. Le second a placé la transition écologique en tête de sa liste de priorités. Il démarre même les Assises de la Transition Écologique en 2020. A travers cette large consultation des habitants, associations et entreprises des 29 communes de la métropole, Christophe Béchu espère des mesures concrètes et majoritairement transversales. Pour l’opposition, il se préparait déjà au ministère affilié de la Transition écologique.
La voiture, la reine d’Angers
Il y a cependant un point noir au bilan de Christophe Béchu. A Angers, on peut facilement se déplacer en voiture, se garer sans trop de problèmes. une situation contrairement à ce que l’on connaît dans les autres grandes villes françaises où la circulation de la voiture est progressivement empêchée, voire interdite. La première heure de stationnement est gratuite dans la plupart des parkings couverts du centre-ville, incitant les Angevins à se déplacer en voiture plutôt qu’en transports en commun. Dans une étude publiée par l’INSEE, on note que pour se rendre au travail la voiture est largement préférée aux transports en commun. La municipalité envisage d’encourager la mobilité douce avec un chèque de 200 euros pour l’achat d’un vélo électrique, 50 pour un vélo classique. La construction de deux lignes de tramway supplémentaires devrait également permettre de proposer une alternative à la voiture en ville. A deux pas du centre-ville, un parking de 1 000 places peut accueillir les véhicules de ceux qui souhaitent se rendre à Angers. Une fois garé, il suffit d’emprunter la passerelle (dont un tramway est en construction) qui surplombe le Maine pour se rendre au supercentre, au château et aux commerces. Ce parking est situé sur la place de la Rochefoucauld, l’une des plus grandes places boisées de France.
“Le paradoxe de Béchu”
Florence Denier-Pasquier de l’association France Nature Environnement y voit le “paradoxe de Béchu”. « Il a trié une centaine d’arbres, ce qui était spécifiquement demandé, mais il a augmenté la capacité des parkings. Il a voté contre la régionale sud mais continue d’encourager la circulation routière sur la berge. L’association France Nature Environnement dit avoir travaillé sur de nombreux dossiers avec Christophe Béchu “en bonne intelligence” mais déplore une approche au coup par coup. “Nous avons besoin d’une approche systémique de la mobilité urbaine pour mener ensemble la lutte contre le changement climatique.” Sur les voies en bord de berge, la circulation a été limitée à 50 km/h, mais est fréquentée par de nombreux poids lourds. « Il y a un défi à récupérer cet espace. Ces routes finissent par dépeupler les côtes du Maine. Dans la plupart des centres urbains ayant accès à un cours d’eau, l’aménagement des berges piétonnes est désormais la norme, comme c’est le cas à Rouen par exemple. Ici aussi, Angers fait exception. Voir aussi sur Le HuffPost : Elle ne sera pas votée, alors à quoi bon la motion de censure déposée par la NUPES ?