Combat meurtrier à Angers : deux victimes étaient du SCO Angers Rugby, “l’émotion est très forte”, réagit le président du club
Une bagarre en trois temps
La thèse selon laquelle un combat a mal tourné est privilégiée par les enquêteurs. Cela s’est fait en trois étapes. Les premiers à une heure du matin, les policiers sont intervenus pour la première fois dans le secteur “Coeur de Maine”, une aventure près du château d’Angers, après un appel de jeunes filles qui ont été dérangées par le suspect, rapporte le procureur, Éric Bouillard . Lorsque la police arrive sur les lieux, le suspect n’est plus là. Peu de temps après, il “revient à nouveau et est assez systématiquement rejeté par les membres du groupe”, selon le procureur. Le suspect revenait finalement une troisième fois vers le groupe, cette fois armé d’un couteau. Puis il est presque trois heures du matin lorsque la police est à nouveau appelée : elle découvre alors les victimes, mais aussi une foule agressive. La police prendra même des balles. Les services d’urgence se sont rapidement occupés de trois jeunes, âgés de 16, 18 et 20 ans, chacun poignardé à la poitrine, tous en arrêt cardiaque. Ils n’ont pas pu être réanimés et sont morts rapidement, selon le procureur. Eric Brouillard précise qu’il ne sait pas si les trois jeunes qui ont été tués sont ceux qui avaient congédié l’homme un peu plus tôt dans la soirée. Quant au lieu où se sont déroulés les événements, l’esplanade « Cœur de Maine », il s’agit d’un immense espace vert récréatif, situé en bordure de la rivière Maine, très fréquentée ces jours-ci avec une forte chaleur. La ville a annoncé samedi 16 juillet la “fermeture de l’esplanade pour le temps de l’enquête et du nécessaire recueillement”. Fermeture de l’esplanade du Cœur de Maine pour le temps de la recherche et du recueillement nécessaire. #Colères — Ville d’Angers (@Angers) 16 juillet 2022
Qui sont les trois victimes ?
Les trois victimes, toutes de sexe masculin, étaient âgées de 16, 18 et 20 ans et s’appelaient respectivement Ismaël, Manuolito et Atama. Ces deux derniers, âgés de 18 et 20 ans, sont frères et ont été joueurs du club de rugby local, le SCO Rugby d’Angers en Fédérale 3. Ils étaient originaires de Wallis-et-Futuna, une collectivité française d’outre-mer située dans le Pacifique Sud. “Ils sont allés à l’école de rugby à partir de 2012, quand ils avaient 9-10 ans jusqu’à 18 ans”, explique le président du club Jean-Benoît Portier, passé à franceinfo. Atama et Manuolito n’avaient pas “réclamé leur congé” depuis la crise sanitaire mais étaient toujours “des habitués du club” et “venus regarder les matchs”, selon le président du SCO Rugby, qui a précisé que “l’émotion est très intense”. “ Le club d’Angers a adressé ses condoléances via Twitter à la famille des victimes et “à toute la communauté valaisanne”. Le président du club a appelé au respect de la famille et de “la communauté galloise qui est très forte, très implantée et qui fait partie de l’ADN du club”. Toute la famille du SCO Rugby Angers se joint à la douleur des parents d’Atama et Manolito décédés hier soir à Angers. Atama et Manolito étaient des enfants du club. Nous adressons nos sincères condoléances à leur famille et à toute la communauté valaisanne pic.twitter.com/i1VrwxTYmR — SCO Rugby Angers (@scorugbyoff) 16 juillet 2022 Patrick Larget, vice-président de l’Union Nouvelle-Calédonienne Rugby Club de Dumbéa a exprimé son enthousiasme à l’occasion de la Nouvelle-Calédonie Première. “J’ai parlé rapidement au club du SCO. Ils ont tous été dévastés par la nouvelle et nous sommes dans la même situation à cause des circonstances. Nous ne comprenons pas ce qui a pu se passer. Nous avons un lien particulier avec le SCO Angers Rugby car il vient de signer un couple avec eux et nous avons des joueurs qui sont partis cette année pour les rejoindre », a-t-il déclaré. De plus, ils étaient cousins du XV de France et pilier du Rugby Club Toulonnais Emerick Setiano, formé au SCO d’Angers. “Horrible. Que la paix soit avec vous mes cousins”, a-t-elle écrit dans une story Instagram.
Le suspect est un réfugié politique légal, déjà connu de la police
Arrêté par des témoins du drame avant l’arrivée de la police, le suspect de 32 ans a été battu et blessé avant que la police n’intervienne. “L’individu identifié comme l’auteur des coups de couteau” a d’abord été interpellé “par des passants” sur les lieux, puis “violemment agressé avant d’être pris en charge par la police municipale puis les secours”, selon le communiqué. . Hospitalisé, il a été placé en garde à vue le samedi 16 juillet 2022. Le procureur Anger a précisé samedi soir que le suspect n’était “pas grièvement blessé”, sans pouvoir préciser s’il pouvait être entendu dans la journée. Selon les informations de franceinfo, l’homme est de nationalité soudanaise : il est en situation normale sur le territoire et détient actuellement une carte de séjour de 10 ans en qualité de réfugié politique. Il est défavorablement connu des services de police : si la justice ne l’a jamais condamné, confirme le procureur d’Angers, l’homme est inscrit au casier judiciaire, pour trois types de faits, conduite en état d’ébriété, violences et humiliations. Au moment de son arrestation, l’homme a d’abord fourni de fausses pièces d’identité avant que la sécurité départementale ne lui fournisse un nom. Mais il n’est toujours pas possible de savoir si l’homme avait des problèmes psychiatriques avant le drame ou s’il était surveillé.