Les vagues de chaleur sont produites par des conditions météorologiques qui peuvent avoir différents facteurs. Dans ce cas, les prévisions récentes sont principalement basées sur la mise en place progressive d’un dôme de chaleur tout au long de la semaine écoulée. Ce phénomène est dû aux hautes pressions observées entre le Maroc, la France et le Royaume-Uni. En conséquence, “l’air s’enfonce dans l’atmosphère dans un mouvement descendant”, explique Olivier Proust, “et se surchauffe lorsqu’il atteint le sol”. Cette chaleur “colle” en quelque sorte sous un revêtement anticyclonique et s’installe donc avec le temps. La particularité de ce phénomène est qu’il provoque des « ondes soutenues, étendues et statiques » : la température évolue peu d’un jour à l’autre, et de vastes zones sont touchées. “On mijote en fermant le couvercle”, illustrait Olivier Proust. Les températures “montent” donc lentement depuis le début de la semaine, un peu partout sur le territoire, au point d’atteindre des niveaux exceptionnels dans le Sud, “où nous avons encore battu des records” samedi. Voilà pour le premier ingrédient. Ensuite, une “forte précipitation, actuellement localisée dans le sud-ouest du Portugal”, complique encore la situation, précise Météo France. Il va activer un autre mécanisme à l’origine de la chaleur accablante, récemment appelé “transfert de chaleur”, même si ce phénomène est connu et ancien. Ce n’est plus un phénomène statique mais dynamique. “C’est une bouffée d’air particulièrement chaud, entraînée par un système dépressionnaire à haute altitude qui campe dans une zone”, explique Olivier Proust – au large de la péninsule ibérique, en l’occurrence. “Il provoque des courants à l’avant qui transportent de l’air très chaud”, comme une langue qui balaie tout sur son passage. Le Portugal fait déjà les frais de ce phénomène. Ce système, se rapprochant du golfe de Gascogne, remonte progressivement la côte atlantique. La conjonction des deux phénomènes produit déjà une vague de chaleur persistante dans le Sud, qui va encore s’intensifier dimanche et lundi. Par ailleurs, « la chaleur ardente prévaut au nord : les températures, déjà excessives, seront encore de 4 ou 5 °C ». “Ce phénomène de chaleur ne durera pas longtemps”, ajoute cependant Olivier Proust. “La côte atlantique va se noyer dimanche et lundi, jusqu’en Bretagne, avant de se déplacer rapidement vers les îles britanniques, le nord de la France et l’est.” Il se retirera mardi “dans une masse d’air plus tempérée, poussée par les vents d’ouest au large de la côte atlantique”. “Avec le dôme chauffant, vous faites mijoter avec le couvercle, avec le panache de chaleur, vous ouvrez le couvercle mais allumez le feu. Olivier Proust, météorologue à Météo France chez franceinfo Ce “transfert de chaleur” deviendra dominant. Cela veut dire qu’”on va cuisiner dans tout le pays, mais pas en même temps”, résume Olivier Proust. Contrairement à une canicule reposant essentiellement sur un dôme de chaleur, comme celle de 2003, qui s’était soldée par un épisode généralisé de quinze jours. En résumé, Météo France surveillera une grande partie de la France lundi, de l’Aquitaine à la Bretagne. “Avec le vent, il y aura des effets de relief et les températures peuvent être très élevées, y compris dans le nord de la Bretagne, de l’autre côté du massif qui occupe le centre de la région”, explique Olivier Proust. Le météorologue n’exclut pas des températures jusqu’à 40°C. Et pourquoi pas 39°C à Brest, alors que le record historique est désormais de 36°C. La Corse-du-Sud, l’Ain, l’Allier et le Puy-de-Dôme figuraient encore, samedi après-midi, la figure des îles vertes sur la carte de vigilance de Météo France. Inutile cependant de s’y précipiter en espérant trouver des températures plus clémentes en journée. “Les températures minimales y respirent encore”, précise Olivier Proust, “ce qui ne justifie pas une alerte canicule”, qui repose sur de nombreux critères et relève davantage du dispositif de prévention sanitaire. Les termes relativement nouveaux “dôme thermique” et “conduction thermique” décrivent des phénomènes qui ont toujours existé dans l’atmosphère. Seulement, comme le souligne Olivier Proust, elles mettent désormais en jeu des “températures apparentes”.