Clés de développement, clés de vulnérabilité
Voies de développement : la voie MAPK est un « centre de signalisation » pour les cellules importantes pour le développement normal de la région de la tête et du cou, et l’activation des composants clés de la voie, tels que les gènes MAPK1 et HRAS, est connue pour stimuler la croissance de une variété de cancers , explique l’un des auteurs principaux, le Dr Vivian Wai Yan Lui, pharmacologue moléculaire et chercheur au Cancer Center of Georgia et au Medical College of Georgia. Un cas clinique : L’intérêt de l’équipe pour la voie MAPK est né il y a une dizaine d’années, à l’Université de Pittsburgh, où l’un des auteurs principaux, le Dr Vivian Wai Yan, étudiait le cancer de la tête et du cou. Un patient dans la trentaine, fumeur et buveur, avait un carcinome épidermoïde de stade 4 de la tête et du cou qui avait métastasé aux ganglions lymphatiques. Puis, toujours naïf au traitement, il avait reçu, pendant 13 jours, un médicament (erlotinib) qui bloque le récepteur du facteur de croissance épidermique, ou EGFR, qui est impliqué dans la croissance cellulaire et s’exprime abondamment lors de la croissance tumorale rapide. Au cours de l’opération, le chirurgien a alors signalé qu’il n’y avait pas de cancer dans sa langue ou ses ganglions lymphatiques… La réponse a alors été décrite comme une « excellente réponse », suggérant que le ciblage de mutations spécifiques pourrait également inhiber la croissance des cellules cancéreuses – ici, cela « dépend ». » sur le signal du mutant EGFR. Voies de vulnérabilité : les mêmes mutations dans les gènes de la voie MAPK qui permettent à la tumeur de se développer peuvent donc la rendre sensible à la pharmacothérapie. A partir de là, il faudra identifier davantage de mutations dans la voie MAPK et les médicaments qui les ciblent, expliquent les chercheurs : “chaque type de cancer possède probablement une ou plusieurs mutations sensibilisantes aux médicaments, qui peuvent varier d’un patient à l’autre selon la façon dont il développé leur cancer. Quelle méthodologie ? L’équipe construit des panels de gènes qui permettront d’accélérer la découverte de cibles dans ce cancer très hétérogène. D’autres centres mènent également des essais cliniques à travers le monde pour identifier ces mutations spécifiques et les médicaments qui les ciblent précisément. Les chercheurs invitent alors leurs collègues qui « rencontrent » des réactions aussi extraordinaires à partager ces cas cliniques. L’objectif sera alors de combiner cette approche de “médecine de précision” avec l’immunothérapie qui amène le système immunitaire du patient à mieux cibler également le cancer. Quelles sont les implications pour les patients ? Le message pour les patients est “n’abandonnez pas” car après une analyse plus approfondie des tumeurs, il existe des mutations responsables de la croissance tumorale qui rendent leur cancer vulnérable à un médicament particulier. La médecine génomique, qui permet aujourd’hui d’identifier et de cibler une mutation génétique spécifique, ouvre une nouvelle voie large et prometteuse pour un grand nombre de cancers pour lesquels il n’existe actuellement pas ou peu de traitements.