Le Covid-19 revient sur le Tour de France. Et ça fait flipper tout le monde. Alors que le virus n’a pour l’instant puni que quelques coureurs avant le départ, le Français Geoffrey Bouchard en AG2R et le Norvégien Vegard Stake Laengen ont dû quitter la Grande Boucle ce samedi après avoir été contrôlés positifs. Un retour inquiétant du Covid dans le peloton, qui n’a pas oublié le complexe géant qui s’est présenté il y a quelques semaines lors du Tour de Suisse. Tadej Pogacar a désormais un coéquipier de moins à gérer. Malgré les précautions prises par son équipe aux Emirats Arabes Unis, avec chambres individuelles et kinésithérapeutes, le Norvégien Laengen a été testé positif ce samedi. “On a perdu Laengen, c’était le grand de l’équipe. Il était en forme, il menait sur le plat, dans les montées, partout. Il était comme le train de l’équipe. Ce sera plus dur sans lui”, a-t-il ajouté. a réagi le Slovène et leader du général après l’étape du jour, qui s’est terminée à la troisième place à Lausanne. Néanmoins, je pense qu’on peut se débrouiller avec sept coureurs jusqu’à Paris. (…) Le Covid n’est pas un adversaire, mais un paramètre qui peut influencer les choses. Il peut détruire le Tour, mais mes rivaux sont des équipes comme Jumbo et Ineos. “Nous faisons des tests tous les jours. Toute l’équipe est négative depuis dix jours, y compris hier (vendredi). Mais ce (samedi) matin, Laengen a été testé positif”, a déclaré à l’AFP le médecin de l’équipe Emirates Adriano Rotuno. Le Norvégien avait “la gorge qui démange la nuit”, a commenté Pogakar lors d’une conférence de presse. “Nous sommes évidemment inquiets car il est entré en contact avec les coureurs, toute l’équipe”, a admis le médecin.

“Il y a une certaine inquiétude à propos du Covid”

“Covid est une source d’inquiétude depuis le début. Je n’ai pas plus peur qu’avant”, a déclaré Richard Plugge, directeur de Jonas Vingaard chez Jumbo-Visma. “Pour nous, il est impossible d’élever le niveau des précautions, elles sont au maximum”, assure-t-il. Purificateurs d’air d’hôtel, nettoyage des chambres… l’équipe néerlandaise n’a pas relâché sa vigilance par rapport à 2020 et 2021. Même le masque FFP2 a été mis à jour, comme Quick-Step, quand Astana et Movistar préfèrent la version chirurgicale. “Il y a une part d’angoisse par rapport au Covid, évidemment on est prudent, mais on ne contrôle pas tout”, confie Guillaume Martin au micro de RMC Sport. Sur le Tour en général, les maladies font partie du lot, là c’est d’”Beaucoup plus réel en temps de Covid. Pour la population générale, le Covid est moins grave qu’avant, donc il sera difficile de comprendre la restriction d’accès. Ensuite, il y a un autre problème, je ne suis pas inquiet pour ma santé mais pour la performance sportive. Nous ne sommes qu’un microcosme par rapport aux personnes qui veulent participer au Tour de France. Il est certain qu’il y a un mois ou deux, nous pensions tous que nous ont été faites, embrassées et auraient la main, alors ça devient douloureux pour tout le monde.”

“On ne connaît pas toutes les conséquences du Covid”, s’inquiète Pinot

Thibaut Pinot, se demande si le Covid ne fait pas partie des personnes responsables de sa piètre performance dans le tour, alors qu’il a contracté le virus juste avant le départ de la Grande Boucle. Le coureur Groupama-FDJ a terminé la 8e étape du jour à la 51e place et 33e au général. “J’ai hâte de retrouver mes bons sentiments”, a-t-il déclaré à la fin de la journée. Ça m’inquiète parce qu’on ne connaît pas toutes les conséquences du Covid, il y a des coureurs qui ont été malades en même temps que moi qui ne sont toujours pas au top, donc ça me rassure. L’inquiétude grandit puisque l’ensemble du peloton sera testé lundi lors de la journée de repos avant les Alpes. Une série de performances qui ne semble pas inquiéter Marc Madiot, manager de Groupama FDJ : « On a vu ce qui s’est passé en Suisse, on ne va pas se faire d’illusions. La journée de repos sera le test officiel, mais on le fait tous les jours. “

“Je m’excuse auprès des fans qui sont venus”

Interrogé sur l’absence de masques dans le public, alors que toutes les restrictions sanitaires ont été levées, il a répondu : “Le public vit normalement, et je vis normalement quand je suis chez moi, mais quand je suis en tournée c’est différent. On ne peut blâmer personne. On est dans une situation beaucoup plus délicate que les deux saisons précédentes car le public a compris qu’il était inquiet et fait attention. Aujourd’hui il n’y a pas d’autres règles pour le public pour que si un coureur est positif il rentre chez lui. “ David Gaudu interpelle également ce public, rappelant que les règles strictes mises en place par Groupama-FDJ limitent les contacts avec les spectateurs : “C’est un peu effrayant et on a tous l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. On est tous très prudents dans l’équipe, nous avons un protocole strict et malheureusement je m’excuse auprès des fans qui viennent, on évitera de prendre des selfies ou des autographes, pour les enfants c’est un peu réticent à dire non ou à ne pas les écouter car ça me fait mal au coeur de devoir dire non .” Anna Carreau avec Julien Richard